La 13ème édition s’est clôturée dimanche 17 octobre avec la projection du film La leçon de piano de Jane Campion. Retour sur les temps forts du Festival Lumière 2021 et les papiers marquants de la rédaction de L’Ecornifleur.
Avec Jane, sans Bertrand
Jane Campion, la cinéaste néo-zélandaise est la première femme réalisatrice à recevoir le convoité Prix Lumière, le « Nobel du cinéma ». Son nom s’ajoute donc à une courte liste et succède aux frères Dardenne, Francis Ford Coppola, Jane Fonda, Wong Kar-wai, Catherine Deneuve, Martin Scorsese, Pedro Almodóvar, Quentin Tarantino, Ken Loach, Gérard Depardieu, Milos Forman et Clint Eastwood.
L’Institut Lumière justifie son choix de lui décerner sa prestigieuse récompense pour son : « style reconnaissable parmi tous les autres, une esthétique hors du commun et une poésie fulgurante ». Sept ans après sa série Top of the Lake, Jane Campion est de retour avec son nouveau film The Power of the Dog, disponible uniquement sur Netflix.
Récompenser Jane Campion était aussi l’une des dernières volontés de Bertrand Tavernier, mort en mars dernier. Le lyonnais était président de l’Institut Lumière depuis sa création en 1982 et fondateur du Festival. Dimanche 10 octobre une soirée hommage, animée par Thierry Frémaux, lui a été rendue à l’auditorium de Lyon. Certains de ces films étaient projetés en la présence d’acteurs et de proches comme Marie Gillain, François Cluzet, Lambert Wilson, Nicole Garcia…
Les temps forts de Lumière
Passer toute une nuit au cinéma, c’est le concept phare du Festival Lumière appelé sobrement “La Nuit”. Cette année deux nuits étaient organisées. Pour la première on s’est fait peur avec la projection de trois classiques du cinéma d’horreur japonais ; tout cela valait bien une petite sieste de 10 minutes, pas plus. La deuxième, consacrée à l’univers Jurassic Park. Pour l’occasion L’Écornifleur a mené l’enquête et a retrouvé la trace d’un dino-acteur, entretien exclusif.
Une autre personnage tout aussi intriguant était à l’honneur cette année, en la personne de Shrek. Véritable figure des années 2000, le monstre vert est un formidable anti-héros. Son culte continue d’être voué par des fans toujours aussi nombreux. Alain Chabat, voix française de l’ogre, invité à raconter sa rencontre avec son personnage : « J’ai trouvé ça génial. J’ai tout de suite voulu faire le casting des voix. J’ai cru que c’était un film indépendant. Je n’ai pas du tout imaginé le succès de cette franchise mais je ne m’attendais pas au succès de la franchise ! »
Les belles rencontres du Festival
Pendant cette semaine où le Festival battait son plein dans la capitale des Gaules, L’Écornifleur est parti à la rencontre de celles et ceux qui œuvrent dans l’ombre : les bénévoles. Parmi les 750 âmes charitables qui ont participé en coulisses au bon déroulement du Festival Lumière, Yohann Malka nous a confié tout son amour pour le 7ème art et les difficultés liées à son épilepsie. Une parenthèse partagée par Isabelle. Cette autre bénévole n’hésite plus depuis douze années à poser deux semaines de vacances pour enfiler son tee-shirt rouge floqué Festival Lumière.
Une autre rencontre fut marquante, celle de Günter A. Buchwald. Le compositeur allemand, spécialement invité à diriger l’Orchestre National de Lyon à l’occasion de la projection de Casanova d’Alexandre Volkoff, nous a accordé un entretien dans sa loge de l’Auditorium de Lyon.
L’Écornifleur est aussi allé à la rencontre d’une profession rarement mise en avant, celle du restaurateur de film. Un métier pourtant essentiel pour permettre aux œuvres cinématographiques du passé de déjouer les aléas du temps. En quoi consiste le métier de restaurateur de films ? L’intelligence artificielle va-t-elle détruire cette profession ? A quoi ressemble un film avant et après restauration ? L’Écornifleur répond à toutes vos questions.
Un petit tour et puis s’en vont…
Les quatorze journalistes de votre magnifique journal étaient pleinement mobilisés pour vous faire vivre et découvrir le Festival Lumière. Nous étions au salon du DVD, nous nous sommes rendus dans les cinémas partenaires du Festival, nous avons vu pour vous le dernier long-métrage d’Édouard Baer, on a revu pour vous le documentaire d’Edgar Morin “Chronique d’un été”, et comble du comble l’une de nos journalistes non-cinéphile a passé 24 heures au Festival Lumière.
Si le rideau est tombé sur la scène de la Halle Tony Garnier, nous tirons également notre révérence et laissons place à la nouvelle génération. L’occasion pour nous de remercier nos aimables lectrices et lecteurs qui nous ont offert un record de ventes en mai dernier, pour notre numéro consacré à l’enfermement. Remerciements tout particuliers à nos quatre rédactrices.teurs en chef Blandine, Marine, Arthur & Arthur et à Alcyone Wemaëre. Nous souhaitons bon vent à la prochaine équipe et merci d’accomplir ce que nous ne sommes pas parvenus à faire : changer le logo !
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Hors des sentiers battus
Outre le Prix Lumière, trois autres récompenses ont été décernées.
- Le prix Raymond Chirat, qui récompense « une personnalité qui œuvre en faveur de l’histoire du cinéma », remis au directeur de la Cinémathèque de Bologne, Gian Luca Farinelli.
- Le prix Fabienne Vonier, qui met à l’honneur « une femme de l’industrie », attribué à la Présidente directrice générale d’UGC, Brigitte Maccioni.
- Le prix Bernard Chardère, gratifiant « une personnalité de l’écrit et de l’édition », adjugé à Thierry Lounas, directeur de la rédaction du mensuel So Film.
Un dernier prix n’a pas encore été évoqué. Pourtant, il concerne tous les amateurs de cinéma qui se sont rendus au Festival cette année. Il s’agit du prix de la place pour assister aux séances proposées. Comme nous avons pu l’indiquer : « Festival Lumière : 10 ans d’augmentation des prix », les tarifs des projections et des différentes soirées proposées par l’Institut Lumière sont de plus en plus élevés. Une place pour la « Nuit » coûtait en 2011 13€ contre 25€ aujourd’hui.