Et c’est à la manière de Daniel Craig dans les derniers James Bond que l’Écornifleur tire sa révérence. La rédaction en chef profite de ces dernières lignes d’édito pour rendre hommage à ses petits soldats du journalisme, fin prêts à intégrer de nouveaux rangs, avec de nouvelles têtes et de nouveaux projets. C’est après un an et deux mois de bons et loyaux services dans la capitale des Gaules que vos informateurs favoris s’apprêtent à fermer leur bloc Sténo définitivement – du moins dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le commando aura été vaillant. Il aura su défier des sessions d’enquête foudroyantes, balayer d’un revers de main des examens aussi éprouvants que déconcertants, mieux encore, il aura su arpenter les hauteurs d’un Grand Oral plus escarpé que jamais, entre deux états d’avancement. Malgré les difficultés, l’escadron de l’Écornifleur est resté fort et soudé. Les premiers tombés auront été rattrapés par leurs camarades, sauvés par les ravitaillements réguliers aux bars alentour.

Dernière conférence de rédaction sur le site de la Villa Lumière, octobre 2022, ©Alcyone Wemaëre

C’est en cette fin de festival que l’aventure écorniflesque s’achève elle aussi. De l’histoire d’un rendez-vous avec Jeanne Moreau aux portraits de “Tim Burton, l’enfant bizarre devenu réalisateur prodige” et de “Godard le punk”, l’équipe n’a pu s’empêcher d’honorer les figures de proues de cette 14ème édition. Elle n’a pas non plus résisté à mettre en lumière une technicienne de l’ombre et à fréquenter les coulisses du Marché International du Film Classique (MIFC). L’Écornifleur s’est penché sur le partenariat paradoxal qui unit la plateforme VOD au Festival Lumière depuis 2012. Mi-journalistes, mi-tech evangelists, les plus bricoleurs d’entre nous auront mis en forme les données accessibles du festival, à commencer par les nationalités et genres représentés dans la programmation et le fact-checking d’une promesse du Festival montrant que festival de centre ville. Après des heures d’acharnement sur des tableaux croisés dynamiques et moult techniques de scrapping infructueuses, la team data s’en va. Pour ne citer qu’un chef d’œuvre de l’enseignement supérieur hypermoderne : “Scotty trois, à téléporter” de la ville des frères Lumière à la ville Lumière.

Camille Gaborieau, rédactrice en chef