Le réalisateur américain Tim Burton est à l’honneur de la 14ème édition du Festival Lumière. Le Californien va recevoir le prix Lumière, qui récompense chaque année une personnalité du cinéma pour l’ensemble de sa carrière. Il succède ainsi à la cinéaste néo-zélandaise Jane Campion en 2021, aux frères Dardenne en 2020 et à son compatriote Francis Ford Coppola en 2019. Mais qui est vraiment Tim Burton ? Portrait. 

 Le réalisateur américain Tim Burton, lauréat du 14ème prix Lumière © Gage Skidmore – Wikimedia Commons

«Enfant, Tim Burton terrorisait son voisin en lui faisant croire que les extra-terrestres existaient et qu’ils allaient débarquer sur terre. » Cette anecdote, rapportée par Jean-Baptiste Toussaint, youtubeur français spécialiste de cinéma, témoigne de la passion que Tim Burton a toujours entretenu pour le surnaturel. Né le 25 août 1958 à Burbank, dans la banlieue de Los Angeles, en Californie, il se passionne très tôt pour le cinéma. Le Californien, de son vrai nom Timothy Walter Burton, est surtout attiré par les films d’horreur et les films fantastiques.

S’il est embauché par les studios Disney en 1979, Tim Burton a expliqué par la suite s’être senti
« enfermé dans un schéma qui ne cadrait pas avec ce qu’il était. » Il occupe la fonction d’artiste concepteur sur plusieurs films mais ne s’épanouit pas dans son travail. Avant de quitter les studios Disney en 1985, le Californien a tout de même l’opportunité de réaliser ses premiers court-métrages, dont Vincent et Frankenweenie. Mais ces deux films sont jugés trop sombres par les studios Disney, qui refusent de les mettre en avant dans leur catalogue. 

Hollywood, entre désillusions et succès

Un an après sa révélation au grand public grâce au film Beetlejuice, Tim Burton marque les esprits en 1989, avec sa relecture sombre de Batman. Le cinéaste propose une version plus névrosée du célèbre justicier, qui suscite incompréhensions et critiques. Warner Bros, pour qui Tim Burton travaille désormais, reçoit plus de 50 000 lettres de protestations. « De tous les films que j’ai réalisé, c’est celui dont je me sens le moins proche, a confessé le réalisateur en 2000. Pourtant, je m’en sentais proche au départ, mais ce sentiment s’est étiolé avec les difficultés. »

En 1990, Tim Burton retrace son enfance solitaire avec Edward aux mains d’argent. « Dès l’enfance, on vous marque, on vous parque : celui-ci est un ‘physique’, celui-là un ‘intello’, a déclaré le réalisateur. Moi j’étais calme, solitaire, et j’aimais les films fantastiques. On m’a classé dans les ‘bizarres’. » Ce film est considéré encore aujourd’hui comme son plus personnel. Johnny Depp y joue un homme créé de toutes pièces par un inventeur, mais non terminé. Cette créature aux ciseaux en guise de mains est l’alter-ego de Tim Burton. Après cette première collaboration avec Johnny Depp, ce dernier devient l’un des acteurs fétiches du réalisateur. 

Dans les années suivantes, Tim Burton remporte plusieurs succès commerciaux, tels que L’Étrange Noël de Monsieur Jack (1993) ou Mars Attacks! (1996). Ces films sont empreints de sa touche d’humour si particulière. 

Au début des années 2000, c’est le retour des grands projets hollywoodiens. Tim Burton accepte de tourner un remake du blockbuster La Planète des singes (2001), mais c’est un échec critique. Il retrouve sur le tournage Helena Bonham Carter, avec laquelle il a collaboré à de nombreuses reprises au cours de sa carrière. L’actrice a d’ailleurs été la compagne du réalisateur, avec laquelle il a eu deux enfants. Ils sont aujourd’hui séparés. 

Son nouveau projet sortira sur Netflix le 23 novembre

Si le cinéaste parle très peu de sa vie privée, celle-ci constitue néanmoins une source d’inspiration pour ses films. Tim Burton a perdu son père trois ans avant que son fils ne vienne au monde. En 2003, il tourne Big Fish, dans lequel l’acteur britannique Ewan McGregor joue le rôle d’un homme qui devient père tout en perdant le sien. 

En 2005, Tim Burton parvient à réaliser l’une de ses plus anciennes envies : mettre en scène le roman de Roald Dahl, Charlie et la Chocolaterie. L’excentrique Willy Wonka est joué par Johnny Depp. La même année, le cinéaste remporte un autre succès critique avec Les Noces funèbres. Johnny Depp et Helena Bonham Carter participent là encore au projet. 

Depuis le début des années 2010, le réalisateur américain a renoué avec les studios Disney et les films d’animation : Alice au pays des merveilles (2010), son plus grand succès commercial, ou encore Frankenweenie (2012), remake d’un de ses premiers court-métrages. Son prochain projet, Mercredi, sera à découvrir sur Netflix à partir du 23 novembre. Tirée de La Famille Addams, cette série en huit épisodes suivra la fille aînée du couple Addams, Mercredi, alors qu’elle intègre une étrange académie après avoir été expulsée de tous les lycées classiques. Un univers que Tim Burton connaît bien…

Le programme complet du Festival Lumière 2022 : https://www.festival-lumiere.org/media/festival-lumiere-2022/tract-prog-fl2022-web.pdf