Du 15 au 23 octobre, le Festival Lumière reprend ses quartiers à Lyon pour sa quatorzième édition. L’Écornifleur s’est penché sur la promesse d’ouverture au reste de la métropole. Nos infographies réalisées à partir des données des évènements montrent que le « Grand Lyon Film Festival » reste recroquevillé sur le centre-ville lyonnais.

Affiche promotionnelle du Festival Lumière, dans le 7ème arrondissement de Lyon © Mahmoud Naffakh

Le Festival Lumière célèbre chaque année au mois d’octobre les liens étroits qui unissent la métropole au septième art depuis les premières projections des frères Lumière. Sur le site de l’évènement, les organisateurs se félicitent que « les films du festival Lumière rayonnent dans toute la Métropole lyonnaise » et que le cinéma puisse être « accessible pour tous et partout. »

Mais à y voir de plus près, le Festival Lumière reste encore très largement cantonné au centre-ville de Lyon. Sur 450 évènements répertoriés (451 en comptant une projection qui doit encore être programmée le 22 octobre au Pathé Bellecour) pendant la semaine, 417 ont lieu dans la ville de Lyon, soit 93% des festivités.

Pourtant, selon les chiffres de l’INSEE de 2019, près des deux-tiers des 1 400 000 habitants de la métropole vivent dans les communes périphériques. Alors que les organisateurs promettent que « chaque spectateur trouvera une place près de chez lui », seulement 22 communes sur les 59 que compte la métropole de Lyon accueillent un évènement du Festival Lumière.

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Si la répartition géographique des évènements du Festival Lumière est très déséquilibrée dans la métropole, elle l’est aussi dans la ville de Lyon : les grands cinémas du centre-ville se taillent la part du lion et trustent une grande partie des festivités.

Mises à part les salles de l’Institut Lumière (8ème arrondissement) qui accueillent une centaine d’évènements, l’écrasante majorité des projections et des rencontres sont organisées dans l’hyper-centre, sur ou à proximité immédiate de la presque-île. C’est notamment le cas au Pathé Bellecour, avec 86 séances, et à l’UGC Ciné Cité Confluence, avec 73 événements.

La capacité d’accueil des cinémas de la métropole rentre en ligne de compte, mais certains grands complexes éloignés du centre sont étonnamment peu mis à contribution : le Pathé Carré de Soie à Vaulx-en-Velin, malgré ses 15 salles, ne projette qu’un film pendant la semaine du festival, le Pathé Vaise (9ème arrondissement) et ses 14 salles n’accueillent que quatre évènements, l’UGC Cité Ciné Internationale (6ème arrondissement), 14 salles aussi, n’a que deux partenariats avec le Festival Lumière.

Hadrien Valat et Yann Dorée