La Halle Tony Garnier s’est transformée en cinéma pour une séance familiale de Kung Fu Panda, en présence de Manu Payet, la voix française de Po. Reportage.

« Qui connait la prise du doigt Wushi ?», Manu Payet en présentant son travail de doubleur en amont de la séance. Photo : Darius Albisson.

Parmi les milliers de personnes, dont une majorité d’enfants, présentes dans la salle ce dimanche matin, certaines sont venues en pyjama de panda. On les excuses, car c’était pour assister à la projection du premier volet de Kung Fu Panda (2008), dans le cadre du Festival Lumière, à la Halle Tony Garnier. Seize ans après sa sortie, la popularité de Po et des « cinq Cyclones » – ses amis et partenaires de kung fu – ne faiblit pas auprès du public français. Avec plus de dix millions d’entrées cumulées pour les quatre premiers volets, la franchise figure parmi les sagas d’animation les plus populaires en France.

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Installé à droite de l’écran, Basile, 21 ans, est sur le point d’envoyer sur le groupe WhatsApp familial un selfie avec son cousin Ferdinand, 9 ans. La mère du plus jeune leur a offert deux places, pour le plus grand bonheur de l’aîné : « J’ai beaucoup regardé ce film étant enfant, c’est chouette de revenir ! » Né après la sortie du troisième volet, Ferdinand connaît pourtant déjà ses classiques. Paquet de bonbons à la main, il confie : « Mon personnage préféré, c’est le caméléon », en référence à l’antagoniste du quatrième opus. Sorti en 2024, ce dernier numéro a, encore une fois, enregistré un score important au box-office, avec 2,4 millions d’entrées en France. Un cinquième épisode est en préparation.

« J’ai doublé Po en hommage aux héros de mon enfance »

« Tout le monde dort, et nous, on est venu ici célébrer le kung fu ! », lance au public Manu Payet, qui double la voix française de Po, le héros de la saga. Il revient sur le métier de doubleur et sur l’évolution de la voix de Po au fil des volets : « Dans le 1, qu’on s’apprête à voir, on peut dire qu’il a entre 8 et 12 ans. » Il poursuit : « Quand on m’a proposé de faire la voix du panda, j’ai été très ému. À la Réunion, il n’y avait pas de VO, j’étais très attaché aux voix françaises. J’ai donc voulu doubler Po en hommage aux héros du doublage de mon enfance », a affirmé celui qui prête également sa voix au vautour de L’Âge de glace 2 (2006), ou à Bill dans les deux long-métrages Boule et Bill.

Avant que le film ne commence, il appelle un enfant dans le public pour dire l’expression phare du panda, lorsqu’il fait sa fameuse « prise de doigt Wushi », un geste symbolique devenu culte. « Skadoosh ! » Les lumières s’éteignent, la projection débute.

La séance se déroule sous les rires et les applaudissements après chaque scène d’action : on se croirait au théâtre. Les plus passionnés ne se privent pas de commentaires : « Elle est trop mignonne, la tortue ! », « C’est un gros bébé, le panda ! », « Trop fort, le Guerrier Dragon ! »

À la sortie de la salle, l’heure du déjeuner approche. Julie et Hector, 7 et 5 ans,  ont vu Kung Fu Panda pour la première fois. Verdict ? Le film les a conquis. L’épique combat final, qui oppose Po et le léopard des neiges Tai Lung, leur a beaucoup plu : « C’était trop drôle quand il est parti dans le ciel et qu’il s’est explosé par terre ! Et quand Po a écrasé Tai Lung avec ses fesses ! », s’exclame la première. Compote à la bouche, le petit frère est plus réservé. Mais il l’assure avec la sérénité d’un guerrier : il va se mettre au kung fu.

 

 

 

  • Darius Albisson

    Diplômé de fac d’éco, Darius prétend vouloir enquêter sur la fraude fiscale internationale mais ne lit que des articles popol du genre « Veste verte : inside dans le dressing de Marine Tondelier » ou « Edouard Philippe, prise de masse pour plan massif ? ». Lecteur régulier de Médiapart, il ne sait pas s’il préfère la moustache d’Edwy Plenel ou la barbe de Fabrice Arfi.