À l’occasion du Festival Lumière qui met à l’honneur Tim Burton, L’Écornifleur est allé à la rencontre d’étudiants et de jeunes diplômés du cinéma pour mesurer l’influence du réalisateur américain sur ces futurs créateurs.
« Je pense que j’ai commencé à vraiment m’intéresser au cinéma, dans la période où j’ai découvert Tim Burton », raconte Aurélie, assise en face de son ancienne école de cinéma à Lyon. Fraîchement diplômée de Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux, la jeune femme travaille aujourd’hui pour un studio de cinéma londonien. « Son influence un peu gothique collait bien à l’ado un peu sombre que je voulais être », concède-t-elle dans un éclat de rire, au sujet du réalisateur.
Avec des films comme Charlie et la chocolaterie (2005), Alice au pays des merveilles (2010) ou Dark Shadows (2012), Tim Burton a effectivement bercé les créateurs de demain, tant par l’originalité de ses œuvres que pour leur côté technique.
« Avec le cadrage, la lumière, la sémiologie de ses images et toutes les références qu’il mobilise, Tim Burton m’a fasciné, confie Aurélie, ça a impacté mon style de dessin à l’époque et a probablement joué dans ma volonté de faire des études dans le cinéma. »
« C’est le seul à avoir un style comme ça »
Les étudiants, en pause devant l’école, s’accordent également sur l’originalité apportée par Tim Burton au cinéma. « Pour moi l’univers de Tim Burton est totalement déjanté », raconte Tom, en première année de formation, « c’est un indémodable et quand tu prends du recul, tu te rends compte que c’est intemporel et universel. » Assis à côté de lui, son camarade Milan enchaîne : « C’est le seul à avoir un style comme ça qui peut plaire à toutes les tranches d’âges. » Soulignant l’aspect à la fois sombre et sensibles de ses œuvres, les étudiants poursuivent leur dialogue, chacun évoquant le plaisir qu’ils ont eu à revoir les films de Tim Burton et à les comprendre différemment en grandissant. L’interaction se conclut sur la singularité du réalisateur : « Ça ne m’inspire pas dans mes productions car c’est trop décalé et fantastiques, moi je préfère représenter la réalité », indique l’un des deux garçons.
Une technique qui inspire toutes branches de la création cinématographique
Florent a été diplômé en début d’année d’une des écoles lyonnaises de cinéma. Connaisseur aguerri des personnages de Tim Burton, il salue volontiers le travail technique du réalisateur : « Je suis monteur vidéo, Big Fish (2003) est une source d’inspiration au montage. » Pour cause, le film jongle parfaitement entre le passé d’Edward Bloom (l’un des protagonistes du film), et le présent de son fils William. « Je suis aussi un gros fan de dark fantasy », complète Florent, « donc pour moi, Tim Burton est une immense référence en termes de direction artistique. »
« Mon film de fin d’étude est très inspiré des films de Tim Burton », assure Loïc avec fierté. Diplômé de Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux, il est co-réalisateur du Film Pinocchio (2021).
« Esthétiquement les ambiances de Tim Burton sont hyper intéressantes et inspirantes », détail Loïc,
« De ses dessins, jusqu’à la direction artistique de ses films, je retourne souvent vers ses films pour chercher des références d’ambiance. »
Le mot « inspirant » revient en boucle dans la bouche de ces jeunes, puisque, de son son côté, Martin, électricien du cinéma et diplômé de la même formation, ajoute : « Tim Burton m’inspire car c’est un réalisateur avec un style graphique très affirmé et une narration très symbolique et poétique. »
Il explique que l’œuvre de Tim Burton l’a encouragé à essayer de mélanger les registres pour parvenir à des concepts originaux et inattendus.
Parmi les étudiants les plus connaisseurs de la vie de Tim Burton, Lisa se dit très inspirée par le parcours du réalisateur qui a connu des débuts difficiles chez Disney, où il a commencé sa carrière : « La persévérance et le fait de ne pas trahir sa production pour plaire, m’inspirent. »
Retrouvez le programme complet du Festival Lumière 2022.
À noter, la nuit Tim Burton aura lieu ce samedi.