Vincent, barista professionnel, a monté son café ambulant, la Course café, à Lyon en 2017. Les week-end, il sillonne les évènements avec sa Renault 4L vintage aménagée et il fait le marché du quai Augagneur la semaine. Un concept qui se veut éthique et original. Reportage.

La Course café est présente du mardi au vendredi matin sur le quai Augagneur à Lyon. 7/10/2021 © Adèlia Paolillo

« En 2017, ce concept n’existait pas à Lyon alors que cette ville regorge d’événements les week-end », explique Vincent. Ce quadragénaire, barista de formation a lancé son entreprise la Course, un café itinérant. Il propose du café, du thé et des pâtisseries artisanales en collaboration avec des commerces lyonnais et de la région.

Séduit par le concept de coffee truck plus courant dans les pays anglo-saxons, il entame une reconversion professionnelle. « J’ai longuement réfléchi avant de me lancer dans cette aventure », précise Vincent. En 2013, il commence une formation de barista professionnel pour devenir un spécialiste du café.

Une Renault 4L vintage en guise de stand

Pour se déplacer et transporter son matériel, il utilise une Renault 4L vintage qu’il a fait aménager par un menuisier du coin. Il s’est inspiré d’un couple de Portugais qui avait une Renault 4L noir pour vendre leur café. Il ajoute : « J’ai fait les aménagements de la voiture au fur et à mesure pour voir ce dont j’avais besoin au quotidien ».

« J’ai un peu abandonné le café nomade en triporteur car je transporte beaucoup de matériel », déclare le barista. Lyon et ses rues ne sont pas forcément adaptées pour les vélos cargo, selon lui.

Un café nomade et événementiel

Lors du salon du tricot Knit Eat, le week-end du 2-3 octobre 2021  © Adèlia Paolillo
Un emplacement dédié lors du salon du tricot Knit Eat, le week-end du 2-3 octobre 2021 à l’Embarcadère, à Lyon. © Adèlia Paolillo

J’ai commencé à faire des cafés durant des évènements à Lyon à partir de février 2017 », indique le barista. La première année a été compliqué pour se faire connaître : « 90% de mon temps je le passais à démarcher des organisateurs de salon et de festival ». Il ajoute : « Depuis 2017, j’ai participé au salon du Vintage, au Sirha, au Knit Eat, aux puces du Canal ».

Aujourd’hui, Vincent a atteint son objectif et s’est fait un nom dans le milieu de l’événementiel. « Je suis le seul à Lyon à proposer ce concept pour les événements donc on fait souvent appel à moi ». Les week-end représentent la majorité de son chiffre d’affaires. « La crise sanitaire a été très compliqué car tous les événements étaient annulés », révèle Vincent.

Et pour compléter son activité, Vincent dispose d’un emplacement sur le marché du quai Augagneur dans le 3ème arrondissement. . « Un emplacement stratégique qui brasse beaucoup de monde le matin », explique-t-il.

Des clients fidélisés

« Avec l’emplacement du marché j’ai voulu créer un rendez-vous pour mes clients » déclare-t-il. Au bout de quatre ans et demi d’aventure, Vincent a réussi à se constituer une base de clients d’habitués. Et son compte Instagram permet un vrai échange avec ces derniers.

De plus, il multiplie les collaborations avec des entreprises lyonnaises et de la région pour diversifier ses choix de boissons et de viennoiseries. Vincent est dans une démarche qualitative et équitable pour surprendre ses clients avec de nouveaux goûts :

« Ce que je trouve intéressant avec mon stand c’est le fait de rencontrer des gens différemment », s’enthousiasme le quadragénaire. Les clients qui viennent le voir, prennent le temps, autour d’un café, de discuter avec lui d’actualité, de la vie de quartier.

« Sans boutique on est plus vulnérable »

Vincent, fondateur de la Course café à Lyon.

Il est arrivé plusieurs fois à Vincent de faire de mauvaises rencontres sur son lieu de travail. « Je suis plus vulnérable dans la rue car je n’ai pas de protection », déplore-t-il. Après s’être fait agresser et fait voler son téléphone, il a hésité à changer d’emplacement. « J’ai rapproché mon stand de celui de mon collègue fleuriste afin d’éviter ce genre de problème », confie le barista.

Dans les prochains mois, des travaux devraient débuter sur les quais afin d’agrandir les pistes cyclables. « Nous n’avons pas été informé par la ville ainsi je devrais peut-être changer d’emplacement afin d’éviter le bruit et la poussière », regrette Vincent.

Mais toujours plus d’objectifs en tête

Afin de compléter sa formation de barista, Vincent aimerait en savoir plus sur la torréfaction : « Je souhaiterais me former pour être artisan-torréfacteur et ainsi fabriquer mon propre café ».

Mais malgré la passion, Vincent ne se voit pas rester un café nomade toute sa vie : « Mon objectif d’ici cinq ou dix ans serait d’avoir ma propre boutique ».

Une vie d’auto-entrepreneur qui fait rêver mais qui cache un métier fatiguant. « C’est un travail qui comporte énormément de logistique et demande beaucoup de persévérance », prévient Vincent.