Quand le générique apparaît sur les dernières notes d’ « Ordinaire », la salle éclate en applaudissements dignes d’un concert pendant de longues minutes. Les fans de Valérie Lemercier et ceux – moins nombreux, mais on les a entendu fredonner pendant le film – de Céline Dion, sont debout pour saluer le travail de toute l’équipe. De retour sur scène, le producteur du film, Edouard Weil, est au bord des larmes. « J’ai dû voir le film une trentaine de fois, mais ça me prend à chaque fois ». Valérie Lemercier invite la Lyonnaise Victoria Sio, sa doublure vocale dans le film, exceptionnellement présente, à les rejoindre : « Merci Victoria, grâce à toi, Aline a une voix ». Et quelle voix.
Couvre-feu oblige, la séance en avant-première, prévue samedi dans la soirée, avait été avancée à 14 heures. Pas de quoi dissuader les spectateurs impatients de découvrir Valérie Lemercier en Céline Dion. Ou plus précisément, en Aline Dieu. Car comme le rappelle Valérie Lemercier, le film Aline, dont elle signe la réalisation et tient le rôle principal, est une fiction librement inspirée de la vie de Céline Dion. « Un film qui me tient à cœur », a-t-elle avoué avant la projection, encadrée du producteur du film et du directeur de la photographie, Laurent Dailland, devant une salle aussi pleine que permis par la situation sanitaire.
« Un budget très important pour le cinéma français »
Le public, invité à prendre la parole après le film, montre un enthousiasme unanime : « Je suis fan de Céline Dion, déclare une spectatrice, et j’ai eu l’impression de la voir tout le long du film. C’était spectaculaire! Je suis déjà allée à l’un de ses concerts, et j’avais vraiment l’impression d’y être. Et la voix de Victoria Sio est magique ». « Je ne connais pas Céline Dion, avoue Valérie Lemercier. Elle a eu accès au scénario, mais elle n’a pas souhaité le lire. Elle nous a laissé faire. Le risque, c’était qu’elle pense que je la moque, ce qui n’est pas du tout le ton du film. J’espère qu’elle verra comme je l’aime ».
Difficile de faire un film modeste avec un sujet comme celui-ci. Et comme le souligne un spectateur, en pleine période de Covid-19, les nombreuses scènes de concert dans des salles immenses font leur petit effet. « C’est un budget très important pour le cinéma français », reconnaît Edouard Weil. « Mais c’est un film qui a une ambition énorme, avec une actrice et réalisatrice immense. On y est allé avec une forme de légèreté et d’insouciance ».
« Je suis moi aussi tombée en amour avec René »
« C’est Céline qui nous a tous portés », renchérit Valérie Lemercier. C’est un clown, elle est très spontanée. C’est un rôle que j’ai adoré parce qu’elle est drôle ». Et à en juger par les nombreux éclats de rire pendant la séance, le parti pris comique du film a fait mouche. Autre parti pris, celui d’angler le film sur l’histoire d’amour entre Aline et son manager, Guy-Claude. « On a beaucoup raillé le couple Céline Dion-René Angelil, notamment sur leur différence d’âge, certains disant que Céline n’était qu’un objet pour lui. Mais évidemment, c’était beaucoup plus compliqué que ça. Quand j’ai écrit le film, je suis moi aussi tombée en amour avec René. Je crois que tous les artistes voudraient avoir quelqu’un d’aussi solide à leur côté ».
« C’est un très grand Lemercier », réagit Xavier à la sortie. « Je ne connaissais pas plus que ça Céline Dion, mais franchement, ça m’a donné envie d’aller la voir en concert ! ». Virginie aussi est venue avant tout pour Lemercier : « l’idée de la voir interpréter Céline Dion, c’était un duo atypique. Mais elle est plus que crédible. J’avais envie de me lever et de chanter comme dans un concert ! C’est une belle déclaration d’amour », déclare la jeune femme, encore émue par la tendresse du film. Une tendresse qui a transparu jusque dans le « mot de la fin » de Valérie Lemercier, reprenant les paroles d’Aline à la fin d’un concert : « Allez pas trop vite, faites attention sur la route en rentrant ».