« Sous les radars » (1/12). Cachés ou invisibles, souterrains ou aux-dessus de nos têtes, L’Écornifleur s’est rendu dans des lieux qui échappent aux regards. À l’occasion de la retransmission du match de rugby France-Argentine et de sa grande soirée « Années 90 », l’Écornifleur s’est rendu au MacLaren’s Pub, 14 rue Edgar Quinet à Bourg-en-Bresse, où l’ambiance s’annonçait électrique. De quoi remplir, ce vendredi 22 novembre, son espace d’une large clientèle éclectique.
Le bar presque dissimulé, près de la place de la Vizirette à Bourg-en-Bresse, ne paye pas de mine. Il suffit pourtant de passer le pas de la porte du MacLaren’s pour capter une ambiance mêlant bois et bières, où les événements ne manquent pas. Acheté récemment, en 2019, par Catherine et Damien, le couple transforme ce lieu à leur image, préservant un aspect ancien et spontané : « Chaque vis qui a été mise ici, c’est nous », affirme Damien.
Entre soutien-gorges suspendus, un ancien drapeau de la ville, cartes postales, maillots de rugby, affiches de Guinness et drapeaux anglo-saxons, l’authenticité du pub et de ses propriétaires est palpable. Sans fenêtres et sans réseau, l’idée ici est d’apprécier pleinement sa soirée !
« Les gens sont sympas et humbles »
C’est Damien qui livre les secrets du lieu, un samedi en fin d’après-midi avant que le pub n’ouvre. Il y a six ans, lui et son épouse, Catherine, cherchaient un espace à acheter à Bourg-en-Bresse. L’idée du MacLaren’s germe d’un amour commun pour l’Irlande, l’Écosse, la série américaine How I met your mother et une insatisfaction dans leurs domaines de travail respectifs : le bâtiment et la comptabilité. En 2019, ils retapent entièrement cet espace à vendre, à l’époque, dans le centre-ville. « On savait que ça allait prendre », confie Damien. Pourtant, dans la même rue se trouve la concurrence : le Galway, autre pub irlandais ouvert en 1996. Ce lieu historique de la ville voit ses fidèles faire des allers-retours entre les deux bars situés à quelques mètres l’un de l’autre. La clientèle du MacLaren’s s’affine, et le Galway ferme définitivement ses portes en 2023.
« On veut essayer de faire les choses bien », sourit le propriétaire quand il évoque l’organisation et les galères que le pub connaît. Alors qu’ils ouvrent en 2020, le Covid-19 émerge, leurs travaux continuent… mais les salaires ne suivent plus. Avec l’aide de la famille et l’envie, le bar s’agrandit : « Nous sommes pleins », renchérit Damien aujourd’hui. Ouvert du mercredi au samedi, le MacLaren’s est intergénérationnel et sait convier : « Les gens sont sympas et humbles, j’aime la convivialité de cet endroit », assure Sylvain, 58 ans, habitué du bar.
« C’est un bar qui fait vraiment bar »
Il faut dire qu’une soirée au MacLaren’s est toujours animée. Les jeudis sont réservés au karaoké et les samedis aux concerts. Ponctuellement, sont aussi organisées des soirées à thèmes qui correspondent aux envies de l’équipe. Ce vendredi 22, se déroule la soirée années 90. « L’amont est épuisant », confie le patron. Si elles n’ont lieu qu’une fois par an, c’est que l’équipe donne son maximum. Tee-shirts customisés pour les clients ainsi que pour le staff, décoration appropriée… Alors que le match, retransmis sur les écrans du pub, se termine, peu à peu, la clientèle se lâche. Il faut dire que le MacLaren’s accueille une clientèle allant de 18 à 80 ans, et que les années 90 sont une décennie qui plaît.
Même si l’ambiance est à la fête, cela n’empêche pas certains clients de profiter des autres avantages du bar tels que les fléchettes, très prisées ici, ou de pouvoir discuter assis sur des tabourets du bar ou à ses fameux tonneaux floqués à l’image de la Guinness. « C’est un bar qui fait vraiment bar », explique Benjamin, 22 ans, présent ce soir-là. Ce à quoi renchérit Arthur, assis avec lui : « Ce n’est pas un endroit qui cherche à se faire gentrifier. » Il ajoute en rigolant : « Et le fumoir c’est quand même exceptionnel. »
Une équipe aux petits soins et aux grands projets
Les habitués de Damien et Catherine viennent pour tout un panel de choses, mais surtout parce que, pour eux, le « Mac » : « c’est la maison », « c’est un bar qui a une âme »… et que l’équipe ne ressemble à aucune autre.
En constituant leur staff, les propriétaires ont une requête : un esprit de famille. « S’il n’y a pas ça, on ne peut pas garder. » Tous très soudés, ils se voient régulièrement en dehors du pub. D’ailleurs chaque année un voyage est organisé, une tradition désormais bien ancrée. L’idée est d’apporter une ambiance chaleureuse et une confiance aussi bien au travail qu’en dehors. Malgré sa taille modeste et son aspect discret d’extérieur, le MacLaren’s a d’autres projets, comme inviter de plus grands groupes à jouer chez eux ou discuter d’une ouverture jusqu’à deux heures du matin, ce qui changerait la donne.
Lorsque l’on parle de s’arrêter, Damien intervient tout de suite : « Si ça arrive, on a loupé quelque chose. Quand il n’y a plus l’étincelle de créer, les gens le voient. » En attendant, au MacLaren’s, il est presque une heure du matin. « Les copains d’abord » de Brassens retentit et tout le monde se dit au revoir au bar.