“Les projections aux Halles Tony Garnier, c’est une ambiance très particulière. Il y a 4 000 personnes qui regardent le même film et qui réagissent” raconte l’étudiante avec passion. Elle ajoute : “là, avec le Covid, j’avais peur que ce ne soit pas la même chose.” Sa réservation étant l’une de celles ayant été annulées, Elvia Hodin n’a pas pu se rendre à l’ouverture cette année.
Peu importe, le festival commencera plus tard pour elle. Elvia se rend lundi 12 octobre à l’avant-première de l’Origine du Monde, réalisé par Laurent Lafitte, qui tient aussi le rôle principal. Il s’agit du premier long-métrage de l’auteur, inspiré d’une pièce de théâtre de Sébastien Thiéry. Après la projection, elle expose son avis sur le film pour son compte Instagram. “J’essaye de publier les critiques au lendemain des projections” explique-t-elle.
“Partagée entre le rire et le malaise”
“Le film raconte l’histoire d’un homme dont le coeur s’arrête de battre. Pour se sauver, il doit prendre en photo le sexe de sa mère” dit-elle pour résumer le scénario de l’Origine du Monde. Une histoire surprenante, qui ne l’a pas complètement convaincu :
Depuis 2016, Elvia Hodin alimente ce compte avec ses avis, pour ses quelques 2 800 abonnés. “Au début j’ai voulu faire une base de données des films que j’avais vus. Je publie aussi des photos de tournages.”
“J’ai écrit pendant le confinement”
En parallèle du festival, Elvia Hodin fait aussi la promotion de son film “Partir maintenant évite de courir.” Avant sa projection, elle avait rendez-vous aux studios de Radio Caladre, à Gleisé dans la banlieue de Villefranche-sur-Saone. “J’ai écrit le film pendant le confinement. Il parle du Covid, d’un groupe d’amis qui partent en voiture se mettre à l’abri” explique-t-elle. Le court-métrage, d’une quinzaine de minutes, sera projeté en public le 27 octobre au cinéma Bellecombe, dans le 6ème arrondissement de Lyon.
Ce projet est loin d’être un coup d’essai pour l’étudiante. Elle explique : “C’est mon dixième court-métrage ! Il est autoproduit, j’ai contribué, et avec un financement participatif auprès de mes proches et mes relations dans le cinéma. On a récolté près de 2 000 euros au total.” Alors qu’elle se voit productrice plus tard, elle portait plusieurs casquettes sur ce projet : “j’étais à la fois scénariste, productrice et réalisatrice” explique-t-elle.
Le tournage du film en juillet dernier s’est heurté aux contraintes du Covid. Elvia Hodin raconte : “Nous avons eu du mal à trouver des techniciens bénévoles, tout le monde était fauché. Par contre pour les acteurs, j’ai reçu énormément de propositions. J’ai pu vraiment choisir ceux que j’appréciais”. Trouver les lieux de tournage n’a pas été facile non plus : “Il nous fallait un open-space, pour une scène à la fin du film. Mais entre ceux qui étaient trop chers à louer, et ceux où les locataires ne voulaient pas laisser entrer une équipe de tournage à cause du Covid, nous avons essuyé au moins 15 ou 20 refus !”