Avec la cinquantaine de bénévoles de l’association lyonnaise Les Compostiers, Gloria Zola sème des composteurs partagés dans la Métropole. Dans quelques mois, elle installera le centième composteur parrainé par l’association. Rencontre avec une compostière passionnée.

Comment avez-vous fait de votre passion pour le compost votre métier ?

Après ma licence de langue en 2010, j’ai fait des recherches sur le compostage. J’ai construit mes premiers lombricomposteurs chez ma maman et j’ai créé mon association. J’animais des ateliers dans des maisons de l’environnement de Seine-et-Marne d’où je suis originaire. J’étais très heureuse mais je ne pouvais pas encore en vivre. J’ai commencé une formation « guide composteur » en 2013 avec Jean-Jacques Fasquelle, le créateur du réseau Compost Citoyen. L’année dernière, j’ai suivi la formation « maître composteur ». J’ai eu la chance d’exercer mon métier dans une communauté de communes.

Je suis tombée sur l’annonce des Compostiers et j’ai fait l’aller-retour de chez moi à Lyon. L’équipe m’a rappelé pour me dire « soyez là lundi ». J’ai donc quitté ma famille et mes amis pour me retrouver ici. Cela fait huit ans que je composte, que j’ai ce réflexe, et j’ai envie que cela dure le plus longtemps possible.

Est-ce que les usagers ont tous des bonnes pratiques de compost ?

Le compostage est une habitude qu’on doit changer en amont : il faut dire à un particulier qui a l’habitude de jeter une banane entière à la poubelle qu’il doit la couper en petits morceaux. Il faut aussi connaître quelques astuces : mettre de la matière sèche et brasser ses apports pour éviter que des moucherons sautent à la figure du prochain utilisateur. Je n’ai pas vu beaucoup d’erreurs avec de la viande ou du poisson dans le compost par contre j’ai déjà trouvé une pastèque entière. Le principal challenge c’est de remotiver les troupes pour les « moments conviviaux » comme le retournement du composteur. En hiver, c’est parfois un peu compliqué de trouver de monde pour aider. »

Le compost partagé se développe-t-il aussi dans les universités

Bien sûr ! J’ai eu un très bon échange avec une université vers Ecully. Ils ont eu de nouveaux composteurs et m’ont demandé d’intervenir pour présenter le principe. Maintenant, leur composteur se remplit petit à petit. L’université peut très bien avoir des systèmes de compostage. J’ai aussi reçu des étudiants qui m’ont interviewé pour avoir un aspect scientifique du compost dans le cadre de leurs études. J’ai contacté des Crous, des établissements scolaires. Nous sommes déjà implantés dans des lycées comme le lycée Lamartine à Montplaisir. Nous aidons tout le monde, tous les publics de 3 à 122 ans. Les enfants sont aptes à composter comme n’importe qui.

 

Propos recueillis par Sami SADIK.